Écrire sans les fées : naturalisme et merveilleux
Abstract
Cet article aborde les rapports du naturalisme et du merveilleux, et montre que l’on peut dépasser le clivage définitif qui a priori isole, d’une part, un courant littéraire fondé sur le scientisme et, d’autre part, un genre, le conte de fées, auquel le second xixe siècle ne semble plus croire. Le naturalisme n’est pas tant le lieu d’une liquidation du féerique — qui parachèverait celle du romantisme — que d’une relation refondée par la naïveté (Zola) et/ou la mélancolie (Goncourt). L’auteur des Rougon-Macquart réenchante à coups de métaphores féeriques la modernité ; Jules et Edmond de Goncourt cherchent et trouvent aux sources du récit populaire et du récit d’enfance des fragments de poésie aussi salutaires que fragiles. Il en va de la survie de la littérature.
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