« Décomposition fécondante » : la chimie organique et les savoirs du vivant chez Flaubert
Abstract
Le XIXe siècle voit l’émergence de nouvelles manières de concevoir l’homme et le vivant. Flaubert – qui n’échappe pas à cette tendance – fait intervenir une large gamme de sciences naturelles dans ses écrits, qui vont dans le sens d’une démarche réaliste, tandis que la chimie renvoie plutôt aux modélisations abstraites. Alors que les sciences de la nature sont associées à une perspective analytique fondée sur la dissection, la chimie est plutôt du côté de la composition ; alors que la médecine est familière à Flaubert, la chimie renvoie à l’incompréhension et au doute généralisé. Elle sert de contrepoint aux sciences naturelles pour mieux mettre en relief leurs contradictions. C’est tout le débat scientifique et philosophique d’un siècle qui se lit dans le choix d’articuler ou de séparer chimie et vie. Conformément à sa méthode, Flaubert le fait résonner dans son écriture.