. Fructuosi, V (de mensis) : « carnem cuiquam nec gustandi, nec susmendi est concessa licentia », l'exception concernant les malades et les voyageurs Regula cuiusdam Patris (VII e s, c. XI: « caro et vinum [?] refutanda sunt monachis

. Benedicti, 39 (de mensura ciborum) : « carnium vero quadrupedum ab omnibus abstineatur comestio? » 41 Regula Caesarii (regula monachorum), (VI e s.), c. XXIV : « pullos et carnes nunquam sani accipiant? », idem (regula virginum), c. XVII ; Regula Solitarium, IX e s.), c. XLIII : « a carnibus vero tam quadrupedum quam volucrum omnino abstineant?

. Aureliani, LI : « Carnes in cibo nunquam sumantur ; Pulli vero vel cuncta altilia in congregatione non ministrentur : infirmis tantum provideantur et accipere liceat. », idem (regula virginum), c. XXXIV et XXXV ; sur la concession de la chair de volaille, pp.302-303

A. and O. Complètes-de-saint-augustin, De haeresibus ad Quodvuldeus, L. I, n. 46. Saint Augustin connaît d'autant mieux les manichéens qu'il en a été auditeur dans sa jeunesse comme il en témoigne dans ses Confessions, L. II, c. VI sq, 45 SAINT AUGUSTIN, De haeresibus?, L. I, n. 25. 46 Ibid., L. I, n. 70. 47 IRÉNÉE DE LYON, Adversus haereses, L. I, c. XXVIII, 2. 48 TERTULLIEN, Adversus Marcionem, L. I, c. XIV. 49 SAINT AUGUSTIN, De haeresibus?, L. I, n. 9, 1870.

L. Concile and D. Gangres, Tout d'abord, il rappelle que les astreintes au jeûne sont inscrites dans les temps de pénitence 56 , rendant l'abstinence perpétuelle suspecte. Ensuite, « si quelqu'un condamne celui qui, étant par ailleurs chrétien et pieux, mange de la chair, à l'exception du sang, des mets immolés aux idoles et des animaux impurs, comme s'il perdait par cela tout espoir de salut, qu'il soit anathème » 57 Quoiqu'en disent les prosélytes dorénavant hérétiques, on peut être bon chrétien quoique carnivore à ses heures. Par ailleurs, l'ascète hérétique est lui-même démasqué : « Si, sans nécessité corporelle, mais seulement par orgueil, un ascète n'observe pas les jeûnes prescrits au peuple chrétien par la tradition et observés par l'Église avec la pensée secrète qu'il a atteint le rang des parfaits, qu'il soit anathème » 58 . La voie de la perfection exclut donc « ceux qui, n'ayant que leur orgueil pour ascétisme, veulent s'élever au-dessus de ceux qui mènent une vie ordinaire et introduire des nouveautés également opposées à l'Écriture sainte et aux canons ecclésiastiques, en Anatolie, offre à ce sujet une réponse intéressante, quoique circonstancielle 55 nous admettons la continence jointe à la piété et à la modestie ». En conclusion, le commun des mortels n'est pas voué à l'abstinence de viande et les rares qui s'y consacrent doivent rester discrets et humbles 59, pp.340-341

«. Qu, il lui est permis de manger de toutes choses ; l'autre, au contraire, qui est faible, ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise point celui qui n'ose manger de tout. Qui êtesvous pour oser ainsi condamner le serviteur d'autrui? Celui qui mange et celui qui s'abstient, p.61

A. , D. Haeresibus?, and L. , I, n. 5 ; Cristiano GROTTANELLI, « La viande et ses rites », dans FLANDRIN et MONTANARI, p. 126-128 : le lien entre consommation de viande et sacrifice est fondamental dans l'antiquité. Au haut moyen âge, cela caractérise encore le paganisme que la nouvelle religion entend éradiquer, p.82

. Circonstancielle, car les pères s'étaient réunis pour anéantir un mouvement hérétique particulier : les Eustathiens. Les vingt canons proposés par les treize évêques furent insérés dans le Recueil des canons de l'Eglise universelle qui n'est pas resté le code en vigueur en Occident, On retrouve néanmoins la lettre synodale du concile de Gangres dans certaines compilations occidentales comme la Dionysiana-Hadriana (IX e s.), par exemple

C. Concile-de-gangres, . Saint, L. Gregoire, and . Grand, XVIII : « si quelqu'un sous prétexte d'ascétisme jeûne le dimanche, qu'il soit anathème ». 57 Ibid, c. II. 58 Ibid., c. XIX. 59 L'orgueil est le principal péché attaché à l'abstinence, cf, Moralia in Job, L. VIII, c. 3, repris par SAINT THOMAS D'AQUIN, II a II ae , quaest. CXLVI

. De-même-qu, abstinent hérétique, l'ascète modeste, le chrétien qui respecte les temps de pénitence et l'insatiable gourmand Certains degrés entrent dans le cadre orthodoxe, d'autres non. « Non seulement les démons très rusés suggèrent la gloutonnerie mais ils conseillent aussi de pratiquer outre mesure les dures abstinences et le jeûne » 73 , avertit Nil l'ascète. Dès lors, l'attitude face à la viande permet à chacun de se situer. L'usage ou le rejet de l'aliment carné est l'articulation déterminante entre tous les niveaux d'ascèse individuelle : en tout état de cause, l'abstinent devra allier son ascèse ? issue d'un choix personnel ? à la modestie et à la discrétion. Ceux qui, en revanche, ne renoncent pas à la chair, devront circonscrire leur péché mignon dans les bornes de la modération et ne jamais oublier que « ce ne sont pas les aliments qui sont mauvais mais la gourmandise » 74 . Le comportement face à la pièce de viande est alors déterminant : tempérance, juste mesure et modestie permettent d'exercer l'abstinence de viande de manière orthodoxe. Pour reprendre les prescriptions de Clément d'Alexandrie, il faut conserver une certaine réserve en restant maître de soi-même face à la nourriture : on doit la consommer avec modération, avec détachement

. Le and . Qu, il ingurgite devant uniquement couvrir ses besoins qui dépendent, non seulement de son état de santé mais aussi de l'effort 75 qu'il doit fournir 76 Saint 64 Luc 6,21 : « vous êtes chanceux les affamés d'aujourd'hui ! Vous serez rassasiés [?] [6,25] Hélas pour vous, rassasiés d'aujourd'hui, vous aurez faim ! » 65 Es 58, 3-8. 66 TERTULLIEN, Du jeûne ou contre les Psychiques, c. XV. 67 BERGIER, t. V, Besançon, 1826, v° « mortification » : « sous ce nom l'on entend tout ce qui peut réprimer, non seulement les appétits déréglés du corps

. Dans-l-'échelle-sainte, Jean Climaque propose 30 chapitres qui sont autant d'échelons « pour aller des choses terrestres aux réalités saintes

«. Le, elle soit physique ou intellectuelle, cf. l'article de Clarisse SIMEANT sur l'origine et le sens du terme « labor » dans la littérature juridique, à paraître dans Le travail, souffrance ou plaisir ?

. Augustin-exprime-particulièrement-bien-le-délicat, exercice qui attend quotidiennement l'homme spirituel : « la conservation de la santé est la raison du boire et du manger ; mais un dangereux plaisir, comme un laquais, accompagne ces fonctions et ordinairement, s'efforce de prendre les devants, de sorte que je fais pour lui ce que je dis et veux faire pour ma santé, p.77

L. Traduit-bien-ce-jeu-d, équilibriste : « Le moine prudent doit savoir tenir la balance égale sans permettre que les plateaux penchent d'un côté, que l'abstinence aboutisse à l'épuisement et la gloutonnerie à la débauche, p.1036