La question du privilège en France pour la machine de Watt - Université de Nantes Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2010

La question du privilège en France pour la machine de Watt

Résumé

The steam engine, invented and patented in 1769 by James Watt, then marketed by him in association with Matthew Boulton, is regarded as a decisive tool for the first industrialization. To the two men mentioned, we should attach John Wilkinson, who held, from 1774, the key for casting and boring cylinders of very large diameter. Started in England, matters related to the new steam engines were obtained by the associates Boulton and Watt largely as engineers, more as manufacturers. The Watt engines business opportunities were based in France on already known applications, made with Newcomen fire engines, for the extraction of water in mines, drying of marshes, and various projects of pumping water from the river Seine to distribute it through pipes in Paris. Boulton and Watt have tried to protect the introduction of their engine in France by an exclusive privilege, negotiating rights usage with, in fact, only a small number of French partners. According to a study using handwritten archives, available both in England and France, it seemed to us useful to put the focus of this work on this privilege, because it seemed determinative for what happened later. Thus, placed at the heart of our work, we believe that this problem of the privilege allows to a better explain of the behavior, at some moments paradoxical, from Boulton, Watt and Wilkinson, as well as the lack of commercial success these English could save in France for their own benefit. Two machines only – or rather parts for them - designed by Watt, have finally been delivered from England to France, to be built up and put into service, one in Languin (Loire Atlantique), another in Paris, both during year 1781. After that, one of their customers copied a lot of Watt engines in his Paris workshop. Our research shows that there was no, in that case, a voluntary transfer of technology by the inventor to his foreign partners, but more likely, due at least to one of them, an industrial spying, the associates Boulton and Watt appearing clearly of great naivety. Wilkinson, on his side, more conscious of his own interests, exited soon the tacit pact he has fulfilled a few years along with Boulton and Watt.
La machine à vapeur inventée et brevetée en 1769 par James Watt, puis commercialisée par lui en association avec Matthew Boulton, est considérée comme un outil déterminant de la première industrialisation. Aux deux personnages cités, il faut adjoindre John Wilkinson, qui détenait à partir de 1774 la clé, tant de la coulée que de l'alésage des cylindres de grand diamètre nécessaires Commencées bien entendu en Angleterre, les affaires liées aux machines à vapeur ont procuré aux associés Boulton et Watt, en grande partie en tant qu'ingénieurs conseils plus que comme constructeurs, une occasion de porter leurs intérêts vers la France, dès l'année 1773, bien que n'ayant encore réalisé aucune machine opérationnelle à ce moment là. Les opportunités de placement de machines de Watt reposaient en France sur des applications déjà connues, réalisées avec des machines de type Newcomen, comme l'extraction de l'eau dans les mines, l'assèchement de marais, et divers projets de pompage de l'eau de la Seine pour la distribuer à travers des canalisations dans Paris. Boulton et Watt ont essayé de protéger l'introduction de leur machine en France par un privilège exclusif, tout en négociant des droits d'usage avec, en fait, un petit nombre seulement de partenaires français. Après une étude approfondie d'archives manuscrites, disponibles tant en Angleterre qu'en France, il nous a paru utile de mettre au centre du présent travail la question de ce privilège, car elle nous a semblé déterminante pour ce qui arriva par la suite. Ainsi placée au cœur de notre travail, nous pensons que cette problématique du privilège permet de mieux expliquer le comportement, par moments paradoxal, de Boulton, Watt et Wilkinson, en même temps que le peu de succès commercial que les deux premiers ont pu enregistrer en France à leur profit. Deux machines seulement – et plutôt des parties pour elles - conçues par Watt ont finalement été livrées depuis l'Angleterre en France pour être érigées et mises en service, l'une à Languin (Loire Atlantique), l'autre à Paris, en 1781. Après quoi, l'un de leurs clients les fabriqua en copie, dans ses ateliers parisiens. Notre étude montre qu'il n'y a pas eu, en l'espèce, de transfert de technologie voulu par l'inventeur et son associé, mais plus vraisemblablement pour partie un espionnage industriel, au moins par l'un de leurs clients, les associés Boulton et Watt ayant manifestement été d'une grande naïveté. Wilkinson, de son coté, plus soucieux de ses propres intérêts, est sorti assez rapidement du pacte tacite qu'il a respecté pendant quelques années avec Boulton et Watt.

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halshs-00514753 , version 1 (03-09-2010)

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  • HAL Id : halshs-00514753 , version 1

Citer

Paul Naegel. La question du privilège en France pour la machine de Watt. 2010. ⟨halshs-00514753⟩
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