La question de l’influence de la Qādiriyya sur les débuts du califat de Ḥamdallāhi, à l’épreuve de nouvelles sources - Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Afriques. Débats, méthodes et terrains d'histoire Année : 2021

The problem of the influence of the Qādiriyya upon the rise of the Caliphate of Ḥamdallāhi, put to the test of new historical sources

La question de l’influence de la Qādiriyya sur les débuts du califat de Ḥamdallāhi, à l’épreuve de nouvelles sources

Résumé

In their analysis of the movement launched by Aḥmad Lobbo in 1818, authors writing during the colonial period (such as Marty or Hampâté Bâ) projected to the past, in an anachronistic manner, the prominent role of Sufi brotherhoods as it had developed during their time. Hence, they attributed Aḥmad Lobbo’s movement to the influence of the Qādiriyya brotherhood and to the Kunta family. The study of local sources leads to dismiss this vision. In fact, the rise of the Islamic State in Māsina seems to take its roots in a revivalism that took as a reference the Islamic Policy of the Songhay Emperor Askiyā Muḥammad (d. 1538) who was advised by the preacher al-Maġīlī and tried to deeply integrate Islam into the religious and cultural life of the Empire. One must also take into account the long-standing presence, in the whole of Muslim West Africa, of an Islamic culture that focused on the study of fiqh and taṣawwuf, but without being rooted in institutionalized brotherhoods. Further, the Islamic renewal that took place in the rest of the Islamic World in the seventeenth and eighteenth centuries had little impact on West Africa, except perhaps in Sokoto. The real change in the matter occurred only with the coming of the Tiǧāniyya through al-Ḥāǧǧ ‘Umar.
Les auteurs de l’époque coloniale (Marty ou Hampâté Bâ) ont analysé le mouvement mené par Aḥmad Lobbo en 1818 en projetant de façon anachronique sur une réalité passée le paysage confrérique de leur époque. D’où leur attribution du mouvement à l’influence de la Qādiriyya et des Kounta. L’étude des sources locales anciennes conduit à écarter cette vision. La naissance de l’État islamique du Māsina paraît plutôt procéder d’un revivalisme, prenant comme référence la politique islamique de l’empereur songhay Askiyā Muḥammad (m. 1538) conseillé par le prédicateur al-Maġīlī, cherchant à intégrer en profondeur l’islam dans la vie sociale et culturelle de l’Empire. Il faut aussi prendre en compte la présence de longue date, dans toute l’Afrique de l’Ouest musulmane, d’une culture islamique privilégiant le fiqh et le taṣawwuf, mais sans enracinement confrérique institutionnalisé. Par ailleurs, avant la Tiǧāniyya d’al-Ḥāǧǧ ‘Umar, le renouveau islamique observé aux xviie et xviiie siècles dans le reste du monde musulman n’a guère eu d’impact sur l’Ouest africain, sauf peut-être à Sokoto.

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Citer

Bernard Salvaing. La question de l’influence de la Qādiriyya sur les débuts du califat de Ḥamdallāhi, à l’épreuve de nouvelles sources. Afriques. Débats, méthodes et terrains d'histoire, 2021, 12, ⟨10.4000/afriques.3308⟩. ⟨hal-03839554⟩
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