Existe-t-il des conditions climatiques favorables aux piqûres de tiques ? Utilisation de données issues des sciences participatives et des bases de données météorologiques pour décrire la distribution spatiotemporelle des piqûres de tiques sur les humains en France métropolitaine entre 2017 et 2020 - CAMPUS CONDORCET Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2022

Are there favorable climatic conditions for tick bites? Use of data from citizen science and meteorological databases to describe the spatiotemporal distribution of tick bites on humans in metropolitan France between 2017 and 2020

Existe-t-il des conditions climatiques favorables aux piqûres de tiques ? Utilisation de données issues des sciences participatives et des bases de données météorologiques pour décrire la distribution spatiotemporelle des piqûres de tiques sur les humains en France métropolitaine entre 2017 et 2020

Résumé

As part of an INRAe participatory science program, CiTIQUE, we collected geolocated reports of tick bites on humans between July 2017 and April 2020. During this period, for metropolitan France, approximately 22,000 reports were collected. To qualify the temporal conditions of these bites, we coupled them with the weather conditions at the time and place of each of the reported bites. These weather determinants are the result of automated mining of large data warehouses such as Météo-France and Dark Sky. Among all these variables, some significantly characterize the reports of bites compared to control data, highlighting markers of tick bite risk. If the humidity rate characterizing the sting reports is not significantly different from the humidity rate of the control set, on the other hand, the daily average temperature characterizing the sting reports is much higher than that characterizing the control set, the difference is almost 6°C in favor of the reports. The mean temperature of the reports is 17.6 °C (95% confidence interval, CI, [16.3 °C; 18.9 °C]) while it is only 11.7 °C (95% CI [9.8 °C; 13.4 °C]) for the average control temperatures for the same periods. This means that for there to be a tick bite risk, not only must the ticks be active and searching for a host, which begins at lower temperatures, but the human factor must be present and sufficiently "accessible" (dress, behavior...) for the interaction to turn the hazard into a risk. The daily maximum temperature is also a significant marker with a difference of 6.7°C in favor of reporting. The mean daily maximum temperature for reports is 23.1°C (95% CI [21.6°C; 24.7°C]), whereas it is only 16.4°C (95% CI [14.2°C; 18.7°C]) for the control mean daily maximum temperatures over the same periods. Combining temperature and relative humidity, the dew point temperature is also a significant marker of tick bite risk. The difference is 5°C in favor of reports. The average dew point temperature for reports was 11.5°C (95% CI [10.3°C; 12.7°C]) while it was only 6.5°C (95% CI [4.7°C; 8.1°C]) for the average control dew point temperatures for the same periods. Finally, the maximum 24-hour UV intensity tells us that the majority of reports occur when the UV index is moderately to fairly high, while at the same time, for control cases, this value is lower. Indeed, the average number of reports occurs at a UV index of 5.5 (95% CI of [4.8; 6.1]) while that of the control set has an average of 3.1 (95% CI of [2.5; 3.8]). For these significant variables of an acarological risk marker, we propose threshold values in the following, to help elected officials, and those responsible of areas at higher risk, inform the public and trigger warnings and disclaimers, by relying mainly on the decile of tick bite reports.
Dans le cadre d’un programme de sciences participatives de l’INRAe, CiTIQUE, nous avons collecté des signalements géolocalisés de piqûres de tiques sur des humains entre juillet 2017 et avril 2020. Durant cette période, pour la France métropolitaine, 22 000 signalements environ ont été collectés. Pour qualifier les conditions spatiotemporelles de ces piqûres, nous les avons couplées avec les conditions météorologiques qui régnaient au lieu et à la date de chacune des piqûres signalées. Ces déterminants climatiques résultent de la fouille automatisée de vastes entrepôts de données comme Météo-France et Dark Sky. Parmi toutes ces variables, certaines caractérisent significativement les signalements de piqûres par rapport à des données témoins, mettant en évidence des marqueurs du risque acarologique. Si le taux d’humidité caractérisant les signalements de piqûres n’est pas significativement différent du taux d’humidité du jeux témoin, en revanche la température moyenne quotidienne caractérisant les signalements de piqûres est beaucoup plus élevée que celle caractérisant le jeux témoin, l’écart est de presque 6°C en faveur des signalements. La température moyenne des signalements est de 17.6 °C (intervalle de confiance, IC, à 95 % de [16.3 °C ; 18.9 °C]) alors qu’elle n’est que de 11.7 °C (IC à 95 % de [9.8 °C ; 13.4 °C]) pour les températures témoins moyennes pour les mêmes périodes. Cela signifie que pour qu’il y ait un risque acarologique accru, il ne faut pas seulement que les tiques soient actives et à la recherche d’un hôte, ce qui commence à des températures plus basses, mais que l’enjeu humain soit présent et suffisamment « accessible » (tenue, comportement…) pour que l’interaction transforme l’aléa en risque. La température maximale quotidienne est également un marqueur significatif avec un écart de 6.7°C en faveur du signalement. La température maximale quotidienne moyenne des signalements est de 23.1 °C (IC, à 95 % de [21.6 °C ; 24.7 °C]) alors qu’elle n’est que de 16.4 °C (IC à 95 % de [14.2 °C ; 18.7 °C]) pour les températures maximales quotidiennes moyennes témoins, sur les mêmes périodes. Combinant la température et l’humidité relative, la température du point de rosé est également un marqueur significatif du risque acarologique. L’écart est de 5°C en faveur des signalements. La température du point de rosé moyenne des signalements est de 11.5 °C (IC à 95 % de [10.3 °C ; 12.7 °C]) alors qu’elle n’est que de 6.5 °C (IC à 95 % de [4.7 °C ; 8.1 °C]) pour les températures moyennes du point de rosé témoins pour les mêmes périodes. Enfin, l’intensité du rayonnement ultraviolet maximale sur 24h nous révèle que la majorité des signalements se produit lorsque l’indice UV est moyennement à assez élevé alors que, dans le même temps, pour les cas-témoins, cette valeur est plus faible. En effet, la moyenne des signalements se produit pour un indice UV de 5.5 (IC à 95 % de [4.8 ; 6.1]) alors que celui du jeux témoin présente une moyenne de 3.1 (IC à 95 % de [2.5 ; 3.8]). Pour ces variables significatives d’un marqueur de risque acarologique, nous proposons dans le texte des valeurs seuils pour aider les élus et responsables des espaces à risques pour déclencher le « porter à connaissance » de l’information en direction du public en nous appuyant principalement sur le décile des signalements des piqûres de tiques.
Fichier principal
Vignette du fichier
signalements_meteo.pdf (3.61 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-03864745 , version 1 (22-11-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03864745 , version 1

Citer

Hilami Khaldoune, Vincent Godard, Noûs Camille. Existe-t-il des conditions climatiques favorables aux piqûres de tiques ? Utilisation de données issues des sciences participatives et des bases de données météorologiques pour décrire la distribution spatiotemporelle des piqûres de tiques sur les humains en France métropolitaine entre 2017 et 2020. 2022. ⟨hal-03864745⟩
156 Consultations
42 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More